pt. A toalha Xêpa foi o produto do meu primeiro ano de mestrado na Escola de Belas Artes de Lyon. Ela acompanhou minha pesquisa sobre artistas mulheres na América Latina, que incorporam o trabalho de cuidado a suas produções artísticas em forma de performances. A ideia da Xêpa surgiu da vontade de relacionar o trabalho reprodutivo à arte, enxergando a reprodução como uma força criativa. Durante alguns meses, recuperei restos, cascas e descartes de alimentos para utilizá-los como pigmentos para tingimento natural. Cada cor representa um alimento que quase foi para o lixo e também combinações entre eles. Para criar a toalha, foram utilizados a mesma matéria-prima (alimentos), os mesmos utensílios (panelas, tábuas, colheres de pau) e os mesmos gestos que usamos para cozinhar. A forma escolhida - que de certa forma lembra uma grande bandeira - remete aos guarda-sóis que protegem os carrinhos de comida, onipresentes em todas as grandes cidades latino americanas. A toalha foi inteiramente tingida naturalmente e costurada a mão. Ela foi apresentada em uma instalação sob a Verrière, no espaço de criação artística Subsistances, durante a qual foi realizada uma refeição. Para a instalação, foram produzidos 6 panos com cada uma das 6 receitas de tingimento, em serigrafia de origem natural. Todos os elementos da instalação foram recuperados ou comprados de segunda mão: os alimentos, os tecidos, os montantes de madeira, as cadeiras, a grande mesa, as panelas...
fr. La nappe Xêpa est le produit de ma première année de master à l'École des Beaux-Arts de Lyon. Elle a accompagné les recherches en lien avec mon mémoire sur des groupes d'artistes femmes en Amérique latine qui intègrent le travail de soin dans leurs productions artistiques sous forme de performances. L'idée de Xêpa est née du désir de relier le travail de reproduction à l'art, en voyant la reproduction comme une force créative. Pendant quelques mois, nous avons collaboré avec l'association Terre de Milpa, une ferme agroécologique qui travaille avec des femmes en réinsertion professionnelle. Après chaque visite à la ferme, je récupérais des légumes (comme le chou rouge, les épinards et les oignons) en fin de récolte, qui étaient déjà presque pourris, pour les utiliser comme pigments pour la teinture naturelle. Chaque couleur de la serviette représente un aliment qui a failli être jeté, ainsi que des combinaisons entre eux. Pour créer la serviette, nous avons utilisé la même matière première (des aliments), les mêmes ustensiles (casseroles, planches, cuillères en bois) et les mêmes gestes que ceux que nous utilisons pour cuisiner. La forme choisie, qui rappelle en quelque sorte un grand drapeau, évoque les parasols qui protègent les chariots de nourriture, omniprésents dans toutes les grandes villes d'Amérique latine. La serviette a été entièrement teinte de manière naturelle et cousue à la main. Elle a été présentée dans une installation lors de laquelle un repas a été préparé. Pour l'installation, 6 tissus ont été produits pour chacune des 6 recettes de teinture, en sérigraphie d'origine naturelle. Tous les éléments de l'installation ont été récupérés ou achetés d'occasion : les aliments, les tissus, les cadres en bois, les chaises, la grande table, les casseroles, etc.
